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Abou Mohammed el-Jolani lors de son discours dans la mosquée des Omeyades de Damas
Alors que Doha refusait toute normalisation avec le gouvernement de Bachar el-Assad et continuait de soutenir les islamistes du bastion d'Idleb, une fois le président syrien déchu le Qatar s'est empressé de nouer les premiers contacts avec les nouveaux maîtres de Damas.
Dans un article de Reuters, publié le 9 décembre, également repris par le média qatari Al-Jazeera, des diplomates de Doha ont pris contact avec les islamistes de Hayat Tahrir el-Cham (HTC). La source, citant un responsable, a également précisé que les autorités qataries envisageaient de s'entretenir prochainement avec Mohamed el-Bachir dirigeant islamiste à la tête de l'administration de transition syrienne.
Cet homme avait été élu le 13 janvier dernier président du gouvernement dit de Salut syrien, par le Conseil général de la Choura, organe consultatif souvent associé à des groupes islamistes.
L'équipe de Trump en contact avec HTC
Dans la soirée du 9 décembre, il a participé à Damas à une réunion avec le chef de Hayat Tahrir el-Cham, Abou Mohammed al-Jolani et l'ex-Premier ministre de Bachar el-Assad, Mohamed el-Jalali.
«L'accent est mis sur la nécessité pour HTC et d'autres groupes de maintenir le calme et de préserver les institutions publiques syriennes pendant la période de transition», a déclaré le responsable qatari. Le chef de la diplomatie du Qatar a annoncé que l'État arabe du Golfe communiquait avec «diverses parties sur le terrain» en Syrie, sans préciser qui.
Plusieurs pays ont également noué de premiers contacts avec HTC. Le «Département des affaires politiques» en Syrie a affirmé le 10 décembre que les ambassadeurs d'Irak, de Bahreïn, d'Oman, d'Égypte, des Émirats arabes unis, de Jordanie, d'Arabie saoudite et d'Italie s'étaient engagés à coopérer avec le nouveau régime, a rapporté Al-Mayadeen. Toujours selon cette source, le Qatar va prochainement ouvrir son ambassade dans la capitale syrienne.
Les États-Unis auraient aussi noué leurs premiers contacts avec les nouveaux dirigeants de Damas, a rapporté Reuters citant plusieurs sources américaines. Selon l'une d'elles, HTC serait également en contact avec les équipes du futur président américain Donald Trump.
Si le groupe djihadiste acceptait «certaines exigences américaines», a précisé une source de Reuters au Congrès, Washington pourrait envisager de retirer HTC de sa liste noire des organisations terroristes ainsi que lever les sanctions contre la Syrie.